« Nous déposons ce recours pour que justice soit faite, et ce n’est pas rien, puis pour que cessent ces renoncements qui tuent », affirme Me Carine Chaix dans Points de Vue (Le Figaro-TV). Une première démarche, donc, qui invite l’État à reconnaître sa responsabilité dans l’assassinat de Samuel Paty. En l’absence de réponse de l’administration d’ici le 17 mai, et tant qu’il n’y aura pas de « reconnaissance pleine et entière, officielle, de sa responsabilité », l’affaire poursuivra son chemin juridique et un recours contentieux devrait être porté devant le tribunal administratif. Ce à quoi Mickaëlle Paty ne dérogera pas « car c’est une combattante, elle ira jusqu'au bout », ajoute celle qui échange quasi quotidiennement avec sa cliente.
La démission du proviseur du lycée Maurice-Ravel « montre combien le combat de Mickaëlle Paty est juste. La pression islamiste pousse au silence, à la démission ou à l'autocensure, et on le sait, plus d’un professeur sur deux admet s'autocensurer », poursuit l’avocate qui reprend les chiffres de la commission d’enquête sénatoriale sur les pressions, menaces et agressions envers les enseignants.
« 150.000 professeurs par an menacés et agressés »
Interrogée ce jeudi sur RMC au sujet du recours de Mickaëlle Paty - révélé il y a dix jours par Le Figaro -, la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, invitait à « ne pas se tromper de cible : les uniques coupables, ce sont les terroristes islamistes ». Dans Points de Vue (Le Figaro-TV), Me Carine Chaix ne décolère pas. « Quand j’entends madame Thévenot, je suis assez confortée dans l’idée que l’oubli de l’esprit de responsabilité est l’une des causes de nos malheurs publics. L’État n’est pas ce Léviathan au-dessus des lois, il a l’obligation juridique de protection envers ses agents. C’est aux fondements de notre État de droit », assène l’avocate au barreau de Paris.
Plus de trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, Me Carine Chaix invite les autorités compétentes à prendre « des mesures simples : rendre systématiques les conseils de discipline contre les élèves qui diffusent des messages malveillants sur les réseaux sociaux, et instaurer un délit d’outrage à agent - et de dénonciation calomnieuse - ayant entraîné des menaces de mort ». Le cabinet du premier ministre a bien « contacté Mickaëlle Paty hier soir », confirme enfin son avocate, au micro de Timothée Dhellemmes.
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